TPE sur la femme politique
Mme Béatrice Santais,
Députée-Maire de Montmélian
Béatrice Santais est une femme politique française née le 17 septembre 1964 à Montmélian, en Savoie. Elle est mariée et mère de trois enfants.
Elle a fait des études de Droit Public à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble.
Elle est élue conseillère Municipale de Montmélian en 2001, Maire en 2008 et enfin Conseillère Générale de la Savoie en 2004 et réélue en 2011.
Elle est Présidente du Parc d’Activités Economiques Alpespace (réunissant 130 entreprises) depuis 2008.
Elle est Vice-Présidente de la Communauté de Communes du Pays de Montmélian.
Elle est élue Députée de la 3ème circonscription de la Savoie le 17 juin 2012 avec son suppléant François Chemin, Maire de Fourneaux.
Eloïse, Béatrice Santais et Mathilde,
dans la salle du Conseil à Montmélian
Interview
Avez-vous déjà dû faire face à des remarques désagréables parce que vous étiez une femme ?
Non, cela ne m’est personnellement jamais arrivé.
Est-il dur de se faire respecter et de s'imposer en tant que femme ?
Dans le passé, les femmes ont dû se battre pour se faire respecter et s’imposer, notamment dans le monde du travail et dans le monde politique. Aujourd’hui, je ne dis pas que tout est parfait – il reste des progrès à faire - mais il n’apparaît plus anormal aux yeux de beaucoup de nos concitoyens de confier à une femme les mêmes responsabilités qu’à un homme. En 2012, mon parti politique (le parti socialiste), a présenté autant de femmes que d’hommes aux élections législatives et 37% des députés socialistes sont aujourd’hui des femmes. C'est une première. Cela veut dire qu’elles ont trouvé la confiance des électeurs, que ceux-ci trouvent aujourd’hui naturel qu’une femme les représente au Parlement.
En réalité, que l’on soit homme ou femme, le respect s’acquiert avant tout par l’action que l’on mène et comment on l’explique.
L'aspect physique est-il primordial dans la communication avec les autres ?
Avoir un physique attrayant n’est certainement pas un handicap, mais ce n’est pas l’aspect le plus important dans la vie. Là encore, la seule chose qui compte, c’est le comportement que l’on a vis-à-vis des autres, l’investissement que l’on met dans ce que l’on fait, le respect et la capacité d’écoute que l’on a.
Est-ce que, d'après vous, l'électorat attend des choses différentes d'une femme et d'un homme ?
Je ne sais pas si l’électorat attend réellement des choses différentes de la part d’un élu homme ou d’une élue femme. Ce qu’attendent nos concitoyens, c’est avant tout la capacité pour un élu homme ou femme d’agir pour améliorer son quotidien. Alors peut-être avons–nous en tant que femme une sensibilité différente des hommes, une certaine ténacité, une relation au pouvoir un peu différente également. Mais ça s’arrête là.
Que pensez-vous de la parité homme-femme ?
Lorsqu’elle a été adoptée, la loi sur la parité a été mal perçue par un certain nombre de personnes, et notamment certaines femmes, mais elle a ouvert des portes et aidé les femmes à venir en politique que ce soit dans les conseils municipaux, dans les assemblées départementales et régionales et même à l’Assemblée Nationale. En Savoie, où il y a quatre députés, deux sont des femmes grâce à une règle interne du Parti Socialiste qui imposait la parité pour les candidatures.
La loi sur la parité a été nécessaire parce que les femmes accédaient peu au droit de se présenter à des élections. Elle a donc été un « mal » nécessaire.
Est-ce que ça ne vous embête pas qu'il y ait fallu une loi pour que la parité existe ?
De temps en temps notre société a besoin de lois pour avancer. Cela a été le cas pour de grands sujets sociétaux comme l’IVG, l’abolition de la peine de mort, aujourd’hui le mariage pour tous. Il s’agit de sujets difficiles qui suscitent de grands débats dans l’opinion publique, mais dont l’adoption correspond à une évolution de la société. La loi sur la parité a été utile en son temps, elle a permis de mettre fin à des blocages et elle a, à mon sens, une durée de vie limitée dans le temps, car je crois qu’elle ne sera plus nécessaire dans quelques années. Les esprits ayant évolué, il apparaîtra tout à fait normal que femmes et hommes soient représentés à parité dans les instances politiques de notre pays. C’est déjà plus ou moins le cas aujourd’hui.
Quels sont les problèmes liés à la vie de famille, au rôle de conjointe et de mère de famille, pour vous en tant que femme politique ?
La vie politique est très exigeante par rapport à la vie familiale. Elle demande une grande disponibilité et requiert donc une grande organisation lorsque l’on a une famille. En tant que femme et mère de famille, - même si je suis bien aidée par mon mari - j’ai ainsi le souci de tout organiser avant mon départ pour Paris le mardi matin, pour que la vie familiale se déroule normalement pendant mon absence. On dit souvent des femmes qu'elles ont une double journée : une journée au travail et une journée à la maison. D’une manière générale cela reste encore vrai pour un grand nombre de nos concitoyennes, même si, là encore, on constate une plus grande implication des hommes dans le partage des travaux ménagers ou dans l’éducation des enfants.
Une députée italienne vient avec son enfant dans les débats. Qu'en pensez-vous ?
Je considère que c’est une forme de provocation. Mes enfants sont grands aujourd’hui, mais, si j’avais été élue députée lorsqu’ils étaient petits, je ne les aurai pas emmenés à l’Assemblée Nationale. Cette députée italienne amènerait-elle son bébé sur un autre lieu de travail ? Lorsque j’étais fonctionnaire territoriale, on s'est toujours organisé avec mon mari pour que les enfants soient gardés, comme dans toutes les familles françaises. C'est donc un peu de la provocation inutile. Je crois qu'il vaut mieux se battre autrement. On a, notamment quand on est député, quelques moyens pour s'organiser, eh bien organisons-nous et faisons notre travail !
D'après vous, existe-t-il vraiment des différences entre les hommes et les femmes politiques ?
Les hommes et les femmes sont différents que l’on soit dans le domaine politique ou dans la vie de tous les jours. Selon que l’on soit un homme ou une femme, on appréhende certainement la vie différemment. Les hommes et les femmes ont des qualités différentes mais ces différences ne doivent pas empêcher l'égalité.
On ne doit pas être barrée parce qu'on est une femme, on ne doit pas ne pas pouvoir être candidate et élue parce qu'on est une femme. Par contre je ne suis pas pour qu'une femme soit élue à tout prix, même si elle est plus mauvaise qu'un homme. Si elle est plus mauvaise qu'un homme, elle ne doit pas être élue. Si elle est meilleure, eh bien elle doit être élue. Mais le critère premier ne doit jamais être le fait d’être une femme ou un homme ; le critère doit toujours être ailleurs.
Moi je veux surtout qu'on parvienne à l'égalité entre les hommes et les femmes au travail. Aujourd'hui, un député femme ou homme a la même indemnité. Demain il faut absolument que dans les entreprises privées, à même niveau de diplôme et de responsabilité, les femmes et les hommes touchent le même salaire. Ce n'est pas admissible que la situation reste telle qu’aujourd’hui. Il doit y avoir égalité et à missions et compétences égales on doit percevoir les mêmes revenus.
Pensez-vous que les mentalités sont très différentes d'un pays à l'autre ?
Sûrement, oui. Il y a encore des pays où on n'imagine pas bien qu'une femme soit au pouvoir, mais cette situation tend à se réduire. Ceci dit, il a fallu longtemps pour qu’en France, des femmes accèdent à des responsabilités politiques ou au sein des entreprises. La première femme premier ministre a été Edith Cresson et ce n’est pas si vieux que ça. La première femme en capacité de gagner une élection présidentielle a été Ségolène Royal en 2007. Des pays sont plus en avance que nous dans ce domaine, notamment dans les pays nordiques. Cependant les choses changent. Pour la première fois avec François Hollande, il y a un gouvernement paritaire dans notre pays. C'est une bonne chose. Les femmes apportent leur sensibilité et leur vision dans ce gouvernement. Quand on regarde les pays étrangers, il est plutôt encourageant de voir qu’en Amérique du Sud, en Afrique, en Europe, et aux États-Unis des femmes occupent des postes avec de grandes responsabilités, donc les choses évoluent favorablement.
J'ai aujourd’hui la sensation que les Français sont aujourd’hui prêts à élire une femme comme Présidente de la République s’ils la considèrent apte à remplir cette fonction.
Comment la femme montre-t-elle sa présence sur les réseaux sociaux et dans la presse ?
Je ne suis pas sûre de pouvoir répondre correctement à cette question car je ne suis pas une passionnée des réseaux sociaux. Certains de mes collègues utilisent beaucoup Twitter, ce n’est pas mon cas, même si ce moyen moderne de communication peut être une bonne façon de s’adresser aux jeunes et les intéresser à la politique. En ce qui concerne la presse, je ne pense pas que le traitement soit différent selon qu’on soit un homme ou une femme politique. Alors évidemment, lorsque nous avons été élues à l’Assemblée Nationale, Bernadette Laclais et moi, nous avons fait l’objet de reportages dans la presse régionale parce que nous étions de nouvelles députées et que pour la première fois, la Savoie envoyait deux femmes au Parlement. Je souhaite que dans dix ou quinze ans ce ne soit tellement plus une nouveauté que cela ne fera plus l'objet de titres particuliers.
Que pensez-vous de cette citation : « Pour réussir en politique, que l’ont soit un homme ou une femme, il faut avoir une capacité à convaincre. Convaincre, c’est séduire, donc il vaut mieux être bien physiquement. » (Édith Cresson, extrait du journal Le Point, 20 mai 1991) ?
Je ne partage pas l’avis d’Edith Cresson. Si le physique d’un homme ou d’une femme politique peut être un atout – mais cela est vrai dans toute forme de relation humaine - son principal atout provient de sa force de conviction, de sa capacité à expliquer les choses, même si elles sont compliquées, de son ouverture d’esprit, de sa pédagogie.
Ce sont les discours et les actes d’un homme ou d’une femme politique qui doivent être séduisants, pas leur physique.
Que pensez-vous de cette citation : « Si une femme politique est jolie, on sous-entend qu’elle couche. Si elle est quelconque, on dit que c’est un "tas". » (Elisabeth Guigou) ?
Elle n’y va pas de main morte, Élisabeth Guigou ! Je ne sais pas de quand date cette citation mais je pense que les choses ont heureusement bien évolué. Élisabeth Guigou a été une des premières femmes ministres avec de grandes responsabilités. Et puis, elle a été aussi une des premières députées à une époque où celles-ci se comptaient sur les doigts des deux mains, ce qui peut expliquer son sentiment au moment où elle l’a exprimé. Quand vous êtes plusieurs dizaines de femmes députées comme c’est le cas aujourd’hui, c'est très différent. Se présenter à une élection n'est pas un concours de beauté, c'est une affaire de compétences, de conviction et la capacité que l’on a de la faire partager à une majorité de nos concitoyens.
Que pensez-vous de cette citation : « En politique, si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme. » (Margaret Tchatcher) ?
Ça m'ennuie parce que je vais être d'accord avec Margareth Thatcher, et pas avec Guigou et Édith Cresson. (rires) Je pense qu’elle voulait dire que les femmes étaient très tenaces, ont un esprit pratique, sont dans le concret. En l’occurrence Margareth Thatcher était plutôt dans le vrai. Elle était peut-être un peu méchante avec les hommes, mais je pense que, oui, les femmes sont souvent plus dans le concret que les hommes.
Mme Béatrice Santais et M. François Chemin, son suppléant,
en réunion publique pour les législatives à Planaise
Cette affiche a été utilisée lors de la campagne électorale pour les législatives de 2012 de Béatrice Santais et de son suppléant François Chemin.
Les dates des élections sont indiquées en noir, sur fond blanc, au sommet de l'affiche.
Deux bandeaux rouges, en haut et en bas de la page, font ressortir l'écriture blanche du texte. Sur la banderole du haut, la candidate expose son slogan en utilisant l'un des mots récurrents de la campagne de François Hollande, le "changement". Le nom de Béatrice Santais ainsi que celui de son suppléant, de son parti politique et de son site internet sont inscrits sur le bandeau du bas.
Le vert est la couleur dominante du fond sur lequel apparaissent un pré, des arbres et des montagnes. Ces éléments naturels en arrière plan signifient l'attachement que portent les deux candidats aux problèmes environnementaux.
Béatrice Santais se tient en avant de François Chemin. En effet, son épaule est devant celle de son suppléant ; cela prouve bien qu'elle joue un rôle prépondérant lors de cette campagne.
Elle n'a pas un air grave. Son sourire prouve son envie de travailler. Il inspire la confiance, la simplicité et l'amabilité.
Béatrice Santais, sur cette affiche, nous montre une personne souriante, raisonnable mais aussi déterminée. En effet, sa tenue vestimentaire, élégante et sobre, semble bien correspondre à sa personnalité. Ses vêtements sont simples mais représentatifs de sa rationalité : elle porte une chemise blanche et une veste noire. Ses lunettes rectangulaires et noires également renforcent le sentiment de sérieux de l'affiche.
Le col de son chemisier est ouvert, prouvant qu'elle possède également une certaine décontraction. Tout en alliant habits classiques et port du vêtement pas trop strict, elle renvoie une impression à la fois sérieuse et décontractée. Elle fait preuve de naturel et de simplicité qui la rendent proche de la population.
La couleur noire est connue pour rendre le visage d'une personne plus mûr. Les lunettes et la veste accentuent l'image de sagesse de Mme Santais. Malgré son jeune âge, elle semble être une femme compétente qui connait son métier et l'a déjà expérimenté.
Analyse de son affiche de campagne